Le départ des soldats bretons...
Qui peut avoir écrit une cantate pour les blessés de guerre ?



Partons à la découverte de cette cantate bretonne écrite par Yves Marie LE COZ et distribuée dans toutes les librairies de Saint-Brieuc au profit des blessés de l’armée pour la modique somme de 40 centimes. Certaines remarques laissent penser que les prussiens occupent toujours la France, sa date d’écriture est probablement aux environs de 1870.
Yves Marie est le père du futur maire de Versailles, lui aussi prénommé Yves Marie, de Joseph et grand-père d’Yves Marie, pilote abattu en 1917. Il est chargé du cours préparatoire au lycée de Saint-Brieuc.
Définie par l’auteur lui-même comme populaire, patriotique et religieuse, la cantate est composée de 20 strophes écrite en bilingue breton - français. Elle comporte également de nombreuses annotations.
Ainsi "l’auteur de ces bouts-rimés bretons ne se flatte pas de savoir l’orthographe de cette langue, encore moins d’en parler un pur dialecte, mais quand il parle ainsi dans les campagnes où il a passé ses premières années il est fort bien compris, et il n’a visé qu’à soulever un peu d’enthousiasme parmi ses concitoyens bretonnants pour les faire aller combattre l’ennemi commun dont la présence si audacieuse souille en ce moment le sol sacré de la Patrie. Prière donc d’être indulgent pour lui et aider-le de votre mieux à remporter cette paisible et & patriotique victoire.”
La scène doit se passer au pied d’un calvaire, le dimanche au sortir de la grand’messe ou de vêpres.
La partition est également présente, n’hésitez pas à nous partager sa mise en musique!
Je viens de remarquer la mention "O. I. P." à côté de son nom : "Officier de l'Instruction Publique", décoration qui lui a été remise le 31 janvier 1872 (source, dossier Légion d'honneur).
Plus exactement... la mention initiale imprimée est "O. A." pour "Officier d'Académie" nomination en date du 26 mars 1865, biffée et remplacée par "O. I. P". On peut donc admettre que ce feuillet a bien été imprimé lors du conflit franco-prussien, et que l'exemplaire conservé a été corrigé manuellement par la suite sans doute par Yves Marie LE COZ lui-même.