Ces cousins du Faouët...
Parce que les cousinages "à la mode de Bretagne" défient les générations !
Le 15 février 1855, Joseph NAYEL (1801-1874), probablement accompagné de son épouse Constance (1808-1878), se rend au Faouët. Il est témoin du remariage de Paul NAYEL, et noté comme “cousin” sur l’acte. “Cousins issus de germains” en fait, puisque ce sont leurs grands-pères respectifs qui sont frères. Est également présent Vincent NAYEL, “oncle de l’épouse” (oncle par alliance en fait…).
Paul NAYEL, personnalité du Faouët
Depuis plus de 3 décennies, Paul NAYEL exerce ici comme officier de santé, seul pour les 3 cantons de Gourin, Guémené et le Faouët - soit 21 communes.

Conseiller général de 1833 à 1845, Paul NAYEL siège aussi au conseil municipal du Faouët. Il a même été maire quelques mois en 1848.
Le Faouët, terre d’attractivité…
Côté famille, Paul NAYEL est veuf depuis un peu plus de 2 ans.
Ce 15 février 1855, il épouse en 2ndes noces sa belle-sœur, Louise LE DIFFON (1816-1861), elle-même veuve depuis 4 ans de son jeune frère, Charles NAYEL (1802-1851), médecin à Lorient.
En 1855, 4 des 7 enfants que Paul avait eu avec sa première épouse, Marie Rose LE PODER (1799-1852) sont toujours vivants : Joseph (1822-1900), Charles (1827-1879), Anastasie (1828-1896) et Paul (1839-1918). 2 étaient morts en bas-âge et Pauline (née en 1831) était morte à 19 ans, 3 ans plus tôt.
A la suite de ce mariage, Paul élève sa nièce - et donc désormais belle-fille - Louise (1843-1933). Les recensements indiquent qu’elle habite avec lui jusqu’à son mariage en juin 1872, quelques semaines après celui de son cousin et demi-frère Paul.
Agathe NAYEL (1791-1862), une des sœurs de Paul vient également s’établir au Faouët.
Mais il n’y a pas que les NAYEL à venir au Faouët ! Les chapelles, foires et marchés attirent peintres et photographes et la commune devient un foyer artistique.
Auguste NAYEL (1845-1909) combine les deux. En juin 1868, il croque Paul en consultation de campagne (dessin ci-dessus)… C’est a priori le seul portrait que l’on ait de ce personnage emblématique, ce qui demeure étonnant au regard de sa stature morale.




Du Faouët à Paris
A l’inverse, nombre d’habitants du Poher quittent leurs terres, souvent pour la capitale. Sans doute, le “monsieur Barthélémy” qu’Auguste évoque lors de son séjour à Paris en 1860 est-il Barthélémy LE NY (1823-1906) “ami des NAYEL du Faouët”, né à Meslan, établi comme marchand de papiers peints place de Clichy, et administrateur d’un bureau de bienfaisance.
C’est aussi à Paris que Paul Charles Félix NAYEL (1839-1918), le dernier des enfants de Paul, choisit d’aller vivre après quelques années à Lorient où il est domicilié en 1861 et 1862. Il s’y installe comme bijoutier, s’y marie en 1868 avec Pauline Félicité LEROUX-CHENEL (1844-1899).


Le couple habite d’abord 44 rue de Wagram (16e arrondissement), puis boulevard de Beaumarchais (11e arrondissement).
L’acte de mariage indique que Paul NAYEL (le médecin) était venu du Faouët pour être aux côtés de son fils. Sans doute Joseph NAYEL était-il là aussi ? Ainsi que ses fils Louis (qui travaillait déjà à Bressuire pour les chemins de fer) et Auguste qui installait son atelier de sculpteur à Lorient ? Ils n’ont que quelques années d’écart avec Paul Charles et leurs liens perdurent dans les décennies à venir.
Brunoy, Essonne, 1909
41 ans ont passé depuis le mariage de Paul (l’horloger) et Pauline. Paul a cessé son activité et s’est établi à Brunoy (Essonne). Il est veuf depuis 1899.

Adèle (Adélaïde Léonie) (1874-1952) n’est pas encore mariée et habite avec son père. Louise (Marie Louise) (1878-1952) est brodeuse. Elle a épousé 3 ans plus tôt Célestin Charles LAURENT. Leur fils aîné, Maurice, est né en 1907. Le second, Roger, nait 2 ans plus tard.
Sur la photo, Célestin Charles est debout derrière Louise. Leur fils Maurice est devant son grand-père.


Leur sœur aînée Amélie (Amélie Julia, 1872-1941) n’est pas sur la photo. Elle exerce le métier de peintre sur éventails et s’est mariée en 1900 à Paris 11e avec Paul Honoré PILLOY. Ils ont une petite fille, Georgette, née 15 jours après leur mariage et habitent dans le 3e arrondissement de la capitale. Les 3 filles avaient aussi un frère aîné, Paul Félix né en 1870 et mort le 30 juillet 1899 chez ses parents, boulevard Beaumarchais.
Sur la photo de groupe, derrière Adèle, c’est Louis NAYEL, le fils d’Auguste NAYEL. Le verso de la photo indique qu’Adèle, Louise et leur père lui adressent - ainsi qu’à son épouse - avec tous leurs vœux, le lendemain même de son mariage.

Adèle (35 ans), Louise (32 ans) et Louis (33 ans) sont cousins au 12e degré (en droit civil, 6e en droit canon…). Il faut en effet remonter 6 générations pour trouver avec François NAYEL (1700-ca1781) et Jeanne JOANNO (ca1703-1771) la souche de leur parenté ! Et cet éloignement n’empêche pas Louise de le choisir comme parrain de son fils aîné.
Si la formule “cousins à la mode de Bretagne” est plus simple à retenir, un arbre semble néanmoins plus explicite pour visualiser les liens !

Après être sorti de Saint-Cyr (1898-1900), Louis NAYEL était parti en Chine (1902-1904), à Madagascar (1905-1907) et est rentré d’Algérie (1908-1909) mi-avril.
La visite chez les cousins parisiens a donc lieu entre avril et août 1909. Une autre carte postale atteste que, le 4 août 1914, (Célestin) Charles LAURENT passe déjeuner chez les NAYEL à Lorient avant de se rendre au Faouët. Louis NAYEL est alors prisonnier de guerre à Interlaken (Suisse), et c’est son épouse qui l’informe de cette visite.
Peut-être sa formation de topographe (sans doute nourrie des relevés de son grand-père Joseph en Méditerranée et dans les mers du sud dans les années 1830) influencera-t-elle son filleul Maurice LAURENT qui deviendra lui-même cartographe.
Plus étonnant encore, les liens se poursuivent à la génération suivante :

Au Faouët, la souche s’est éteinte… Mais nous reviendrons dans un prochain billet sur la mémoire de Paul (le médecin).
En revanche, les liens renoués avec la famille LAURENT ont permis de continuer à reconstruire le puzzle…

Bien que vivant loin de Bretagne, Maurice a transmis à ses enfants, et aujourd’hui à ses petits-enfants la tradition d’aller, à chaque passage, sonner la cloche de Sainte-Barbe en racontant que le docteur NAYEL en descendait à cheval les escaliers…
Il cherche aujourd’hui des solutions pour restaurer la tombe de son trisaïeul qui durant 6 décennies soigna la population du Poher.

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Bravo pour ces recherches et la narration de cette "saga" familiale.👏
Maintenant que les prénoms changent d'une génération à une autre, il sera plus facile de s'y retrouver !!
😄.
Bisous.
Exercices de mémoire ++×+×++